Aujourd’hui , les Musulmans du monde célèbrent leur fête
religieuse la plus importante de l’année, celle qui commémore le sacrifice
d’Abraham. C'est-à-dire le jour où le premier des prophètes, prêt à sacrifier
son fils à son dieu, a vu sa main arrêtée et s’est fait dire que le sacrifice
d’un mouton aurait la même valeur, symbolique, d’allégeance.
Ce geste, cet événement, marque pour les trois religions du
Livre l’origine de l’Alliance scellée avec le Dieu unique. C’est le fondement du
monothéisme, le début reconnu par Israélites, Chrétiens et Musulmans, de ce qui
fait l’essence de leur foi.
Quand la question se posera, un jour, de reconnaître
symboliquement la diversité des cultes en France, et d’accorder symboliquement
un jour férié à la seconde des religions du pays, Idd el Kebir pourra être la
célébration la plus consensuelle, celle où pourront se retrouver aussi les
autres cultes et églises monothéistes, dans la célébration de leur origine commune, de
ce qui les rassemble.
Même les incroyants pourront s’y associer en voyant aussi
dans le progrès certain que constitue le renoncement au sacrifice humain le
symbole du passage de la barbarie à l’humanité.
Donc voilà une fête qui, en accordant une reconnaissance plénière
à une partie substantielle de la population, peut servir à manifester l’intégration
de celle-ci, à la faire mieux connaître, et à rappeler l’unité de racines là où
trop souvent sont mises en exergue les divisions.
On dira qu’il y a assez de jours fériés comme ça, et qu’il
ne faut pas en rajouter. Cela fait sens.
On peut alors imaginer de retirer de la liste une des fêtes
catholiques, finalement plutôt nombreuses.
Je propose de banaliser le 15 août,
l’Assomption. En pleines vacances, ce
jour passe inaperçu, sinon comme signal de l’approche du retour au boulot. Cela
n’affecterait pas les droits acquis du loisir, comme les grands ponts du
printemps. La dimension religieuse de cette fête échappe à la plupart, hormis
les Catholiques très pratiquants, qui pourront d’ailleurs toujours révérer la
Vierge ce jour là, même si les autres travaillent (ou sont en congé). Enfin, c’est
celle des fêtes religieuses qui est la plus clivante, liée à un des dogmes les
moins admis et des plus récents.
Mais ce n’est que suggestion de mécréant, laïque, qui
reconnaît cependant au fait religieux une importance de taille dans le tissus
social, et qui considère qu'accorder de la considération à ceux qui y prêtent foi est une composante
essentielle de la laïcité.