C'est un géant qui a disparu. Un de ces quelques écrivains à qui je dois d'être moi.
Récent père de jumelles, je me suis plongé avec passion dans Les Météores. J'en ai emprunté ensuite bien des chemins. Et puis l'extraordinaire personnage de l'oncle Alexandre m'y a fasciné. Vendredi aussi me fut une source d'inspiration. Notre relation avec Paulo, d'une certaine manière, s'y éclairait. Le livre, le vécu, ont profondément modifié ma relation à l'autre, j'en suis issu.
J'ai moins accroché au Roi des Aulnes. Je suis décidément méditerranéen, et les mythologies germaniques me parlent moins. Et les petits garçons c'est moins mon truc. Cela reste un grand livre, envoûtant. Gaspard, Melchior et Balthazar ferait plus exercice de style, n'était cette invention du 4ème, le prince perdu, errant, à la recherche. C'est beau, A Paris j'habite La Goutte d'Or. A cause de lui ? J'ai aimé ce qu'il y dit, le propos, même si le roman y est moins construit ou plus fabriqué, de même que le Médianoche.
S'était-il épuisé ? Il n'a plus rien publié d'important depuis longtemps - à rebours de ces écrivains qui se répètent infiniment -, mais l'essentiel avait été dit dans ses grands textes, la liberté de la vie.
La liberté et l'amour de l'autre, au péril de soi.
En ces temps où la question du religieux crispe les laïcards, je recommande fortement la lecture de "La Mère Noël", dans Le Coq de Bruyère, excellentissime.
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