En réaction à l'article du Monde du 08JAN2014
"En Centrafrique, le président Djotodia est sur le départ"
La nasse se referme.
Il fallait intervenir
pour faire cesser les massacres. On l’a fait. Mais l'apparition des anti-balaka
a changé toute la donne. Dès lors il fallait se retirer au plus vite pour
laisser les Africains trouver une solution, y compris politique.
Car la crise est
autrement plus profonde, et il ne suffit pas de jouer les belles âmes. Bien sûr
Djotodia est un seigneur de guerre abruti, incapable. Mais on a soutenu Bozizé
pendant des années, qui a su mobiliser une partie de son pays contre lui, Et
qui surtout a su dresser les communautés de Centrafrique les unes contre les
autres.
Le résultat est là. Nous
ne sommes certainement pas les mieux placés pour régler ça au fond.
Expulsons
l'incapable, même avec le soutien de tous les présidents de la région, et nous
voilà redevenus - aux yeux de tous - et la France impérialiste, qui fait et
défait les rois.
Et comme il est infiniment improbable que les choses tournent
très bien …
Que les populations de Bangui et du Sud, à la faveur de l’arrivée d’un
président qui leur paraîtrait plus favorable, et avant même qu’il prenne contrôle
de quoi que ce soit, s’en prennent aux populations musulmanes et se vengent de
ce que la Séléka leur a fait subir – ce qui est déjà largement entamé – et nous
voilà tenus pour responsables, aux yeux des populations musulmanes africaines.
Que tout cela parte en quenouille et qu’il faille renoncer une fois le chaos
installé, nous voilà non seulement tenus pour responsables, mais en plus
décrédibilisés. Toute cette affaire est un merdier.
Au fait, ça dérange qui
si la Centrafrique éclate ? Ce pays n'a jamais existé. Le rebut du
découpage des 60s, Ce qui est resté quand les territoires coloniaux se sont
constitués en Etats. Même son nom l'indique. Oubangui-Chari au sein de l’A.E.F.
– deux rivières, dont l’une fait sa frontière au sud, et dont elle ne possède de
l’autre que le haut bassin, l’essentiel faisant partie du Tchad – devenue République
Centrafricaine aux indépendances. Un nom qui sonne creux. Comme dit l’autre, si
le centre est partout, la circonférence n’est nulle part. Et fait le plus
notable depuis a été de produire un Bokassa.
Est-il impératif POUR
NOUS d'en pérenniser l'existence ? En a-t-on seulement les moyens ? Certes non.
On pouvait essayer d’empêcher de nuire une bande de pillards massacreurs, On ne
peut remettre sur pied un pays délabré et tout entier à feu et à sang, aux populations dressées les unes contre les autres. La
Centrafrique s'est effondrée. Ce n'est pas à nous de reconstruire sur ses
ruines, à l'identique ou autrement.
C'est le rôle des
Africains. Si le pays doit être mis sous tutelle, que les voisins s'entendent
pour le faire, le Tchad, les pays de la sous-région. L’Union Africaine a
montré en Somalie qu’elle pouvait obtenir des résultats.
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