La gauche au pouvoir, aux responsabilités, paye des prises de positions, des discours, des postures dont elle
usait largement pendant ses nombreuses années d’opposition – indignations en
veux tu en voilà, protestations, défense irréfléchie de statu quo -, au
prétexte que – bien entendu, c’est sa nature – les mesures proposées par la
droite étaient de droite. A chaque fois, il était question de s’opposer au changement, aux réformes,
injustes dans leurs modalités, sans dire
aussi qu’elles étaient bien souvent nécessaires, mais devaient être aménagées
autrement.
Ce sont tous ces
discours, et postures qu’elle se voit aujourd’hui opposer, rappeler, et qui lui
reviennent comme un boomerang.
Les médias notamment –
mais après tout c’est leur rôle -, depuis 3 ans, jouent au jeu de massacre, à
tous les coups on gagne. Il suffit de rapprocher telle mesure, telle action,
concrète, ici et maintenant, et la mythologie d’antan. « Et ça, c’est de
gauche ?? » et faute d’un discours clair, on louvoie.
L’effet est dévastateur. Accusations de trahison, de tromperie, de
faire une autre politique que celle pour laquelle… Le peuple de gauche est
découragé. Beaucoup, déboussolés, deviennent sensibles aux pires sirènes.
Une certaine idée
répandue, prégnante, de la gauche – fortement ancrée dans les représentations,
à la fois des gens de gauche, et des opposants – associe celle-ci à la
générosité, l’attention aux défavorisés, la sympathie avec la souffrance, la
largesse, l’indulgence. Ce sont là autant de valeurs hautement positives. Mais
elles peuvent se dévoyer ou s’interpréter, dans une perception de droite comme
dans des pratiques qui se veulent de gauche, en relâchement, gaspillage,
laisser-faire et faiblesse, aveuglement, préférences et finalement injustice –
ce qui est le contraire exact de ce qu’on recherche.
Or la commisération,
l’apitoiement, le laxisme, le laisser-faire, la négligence, la complaisance, le
relâchement NE SONT PAS les valeurs de
la gauche. Tout au contraire. Ce sont les traits de la caricature qu’en
fait la droite, faisant feu de certaines dérives et contresens d’aucuns qui
confondent charité et solidarité.
Il est temps, pour
clarifier la politique gouvernementale, peut-être même pour donner de la substance
au discours du PS, (qu’est ce qu’une gauche AU gouvernement, et pas seulement
DE gouvernement ?) de renverser le
courant avec des idées simples, martelées, qui affirment clairement des
valeurs fondatrices et des principes. Un moyen, dans l’urgence : communiquer
avec des slogans forts, qui changent
les idées reçues ou les fausses images, remettent les choses en place,
aujourd’hui.
Genre ces quelques
aphorismes :
(affirmer la gauche aujourd’hui)
La gauche ce sont des
valeurs. Pas des mythes ni des dogmes ni des postures, ni du prêt-à-porter ni
des recettes d’antan.
Une politique de
gauche, c’est affronter le réel, armé de valeurs. Pas plaquer des mesures d’un
autre temps.
Faire ceci ou cela,
c’est de gauche ? Piège à con. La vraie question : quelles valeurs
sous-tendent ?
La gauche ce n’est
plus je te protège, c’est je te trampoline. Amortir la chute, permettre de
rebondir.
On ne regarde pas tel
défaut de l’écorce, on regarde l’arbre. Replacer dans la globalité. Mais éviter
les défauts de l’écorce.
La gauche n’est ni
gentillesse ni complaisance. Elle est solidarité, ce qui va avec exigence.
La justice, c’est la
générosité plus la rigueur.
Le coulage n’est pas
de gauche, il coule la gauche.
Contrôler n’est pas
stigmatiser. C’est restaurer la confiance en une politique juste.
Les efforts, c’est aussi
de gauche quand il le faut, mais justement répartis.
La gauche c’est sans
conservateur. Figée ça rancit. Ça reste frais longtemps quand ça se renouvelle.
La précarité, c’est le
changement sans la solidarité. Conserver rend précaire.
(communication)
Deux piliers d’un discours de gauche. La raison et non l’émotion.
Eclairer la complexité et non simplismifier. Anti-BFM TV.
Ne diaboliser rien ni
personne, jamais. Ne pas canoniser non plus. Analyse concrète de situations
concrètes. S’y efforcer.
Info en continue anxiogène.
Stresse. Ne peut-on informer avec sérénité calme rationnellement ?
La gauche ne sait plus se faire entendre d’un peuple inquiet. Le FN si,
avec des gros mots. Attisant les peurs.
Dérision qui
rabougrit. Si nos médias rendaient compte de l’appel du 18 juin, ils diraient
que De Gaulle veut maquiller sa désertion. Que Blum avec les congés payés
prépare la présidentielle.
(sur le national et l’européen)
L’horizon national
nous bouche la vue. Seuls c’est fini. Notre majorité est vaine si minorité
en UE. Convaincre, non repli, ni FN comme bouderie.
Les grandes décisions
se négocient au niveau de l’UE, après nationalement on les met en musique.
Inutile la politique alors ? Non, avec la même ligne mélodique, on peut
faire du Jean Ferrat ou du Mireille Mathieu.
Il faut être majoritaires
en Europe. Pour le moment c’est pas le cas. Y travailler. Et si on se mettait d’accord
avec les gauches d’autres pays, les écouter d’abord, les comprendre, les convaincre.
Notre mentalité de
vainqueurs 1918 1945. Négociation, compromis, demi-mesure : connais pas.
Position de principe = paresse de l’esprit.
Merde alors !
Tous les Européens ne sont pas Français ! Avant tous les Français
n’étaient pas Provençaux ! Et les Provençaux pas tous Marseillais !
(pratique politique)
Assez de gâchis.
Combattre le Front national. Échapper au piège de la droite. Sans panique ni
peur ni anathèmes.
Il faut TENIR. Tenir
bon, tenir le cap, tenir droit, tenir ses promesses, tenir serré. Tenir tête
pour tenir le bon bout.
Dénoncer le social-traitre = 0 voix pour la Goch2Goch. Inquiétude et
défiance produites : un boulevard pour le FN. Voir précédents historiques
(contre
quelques idées toutes faites)
Disneyland.
6Mvisiteurs, 1er site visité de France. Que n’a-t-on pas reproché à
Fabius d’accepter, trahir la gauche. Qui s’en plaint aujourd’hui ?
Une grosse fonction
publique, c’est soviétique, pas forcément de gauche. Ce qui l’est : la
qualité du service, pour tous.
Et bien d’autres encore. Qui s’y met aussi pour
contribuer à briser les idées reçues, élaborer et construire de nouvelles
représentations ?
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