vendredi 8 avril 2011

Rendre compte d'Abidjan

La situation en Côte d’ivoire occupe beaucoup mon esprit ces jours. J’y ai des amis dont je me soucie, qui à Abidjan, qui parti au village jusqu’à l’accalmie, qui en province. Prendre de leurs nouvelles, c’est aussi un aperçu de ce qui se passe.
C’est aussi un pays que j'ai suivi depuis longtemps, où j’ai eu la chance d’aller de nombreuses fois. Du temps d’Houphouët déjà. J’ai pesté au temps de l’ivoirité. Le personnage de Gbagbo m’a intéressé, ses ressorts m'intriguent, dans une antipathie profonde.
D’où des réactions nombreuses, un peu passionnées au passage, un parti raisonnablement pris, dans les journaux, pour mettre un éclairage un peu autre que le discours ambiant. Car la façon dont il est parlé de tout cela me gène. Ca suinte le paternalisme colonial, car au fond des choses, les Africains ne seraient pas capables de faire quoi que ce soit par eux-mêmes. Ca exhale la bonne conscience humanitaire, qui ne voit que les victimes, pour laquelle tout se vaut, pas de bonne cause, tous les mêmes, on ne considère que ceux au secours desquels on se précipite. Et on voit que la seconde n'est que l'avatar du premier.
Mais finalement, derrière le cas ivoirien, mes réactions portent surtout sur le discours médiatique. La façon dont il rend compte me hérisse.
Quelques morceaux bruts de forge, à développer, penser, nuancer. Plus tard.

 
du 6 avril
Une question d'heures "pour l’armée française". Je ne comprends pas ce titre. Ni l'approche très biaisée de nos médias. Mine de rien, les forces de Ouattara l'ont emporté, seules, en prenant le contrôle de l'ensemble du pays y compris Abidjan, hormis des foyers de résistance en trois ou quatre points de la capitale. La conquête en aurait pu être longue et inutilement meurtrière. L'issue en était certaine. Licorne a détruit les canons dont Gbagbo aurait fait usage, et précipité la reddition.

Si on admet la décision des Nations Unies, Gbagbo n'est plus qu'un usurpateur depuis la proclamation des résultats du second tour, et Ouattara le président légitime, qui a dû, AVEC SUCCES, employer la force pour imposer le résultat des urnes. Rien que de très conforme à la démocratie. L'intervention française a eu un double effet. Elle a donné le coup de pouce final nécessaire pour éviter un bain de sang. Elle a donné prétexte à la reddition, dans ce théâtre d'ombres. Elle a aussi sauvé Gbagbo.
En prenant le contrôle de la situation dans le dernier carré, la France a prévenu les débordements possibles d'un assaut des Ouattaristes contre les inconditionnels de Gbagbo. Ouattara peut s'en féliciter, tant il doit savoir quel mal des dérapages pourraient lui faire. Elle a aussi sanctuarisé Gbagbo et son clan, le sauvant ainsi pour la seconde fois, après 2002. Mais tel le bout d'adhésif, il colle aux doigts, s'accroche. Allons, c'est secondaire, insignifiant! Parlez de la paix à construire

Autre réaction du 6 avril
Gbagbo veut-il prendre la posture d'Allende, et finir les armes à la main, pour une mythologie posthume ? C'est grotesque. Allende combattait un putsh militaire contre l'élu du peuple, Gbagbo défend son pouvoir personnel, alors que les urnes l'ont mis en minorité, et contre le pouvoir démocratique qu'il n'a pu manipuler. Mais quelle autre issue pour cet homme qui n'a d'autre avenir que d'être traîné devant des tribunaux pour les crimes commis en son nom, ou par son entourage, s'il ne les a instigués? Ce serait le dernier des faux-semblants, la dernière farine dont il userait, après y avoir roulé Juppé toute une nuit. Reconnaissons quand même que cette mise en scène aurait une certaine grandeur, si, dernier crime, elle ne risquait d'alourdir sérieusement l'avenir de réconciliation.
Puisse-t-il entraîner le moins possible d'autres dans sa disparition ! Mieux, puisse-t-il être empêché et pris vivant : bas le masque, qu'il réponde de ses actes, de son éternelle mauvaise foi.

Jeudi matin 7 avril
"Alors que lundi soir des bombardements de la France et de l'ONU (...) avaient fait s'écrouler l'essentiel du régime" (Nouvel Obs). « quelques heures après un assaut manqué des forces d'Alassane Ouattara » (Le Monde). Vous comptez pour rien la reconquête du pays, et de l'essentiel de la capitale? Les quelques frappes françaises vous obnubilent et vous dédaignez l'action des militaires africains.
Ils n'ont pas repris de suite le bunker de Gbagbo? Et voilà le mépris, des minables! Mais pourquoi Ouattara ferait-il mourir ses hommes pour précipiter une issue qui ne fait aucun doute? Tôt ou tard. Les médias sont pressées? Elles ont besoin de leurs journalistes sur d'autres théâtres, alors qu'on se hâte? Les médias se font des films, elles ne rendent pas compte de la réalité.
Ouattara a montré qu'il est maître du temps. Il n'a pas hésité à tenir quatre mois, mais il a pris le pays comme un fruit mur, avec un minimum de combats et de destructions.
Un siège, c'est pas photogénique. Faut de l'action, un dénouement rapide. Faut-il donc tout faire sauter, des vies avec (spectacle!), ou laisser pourrir? On fait une guerre ou on communique ?

« Si la France refuse une aide militaire à M. Ouattara, son rival peut encore se prévaloir d'un soutien : l'Angola" Ca veut dire quoi? c'est de l'information? "se prévaloir"? une belle jambe, oui!
On laisse imaginer que l'Angola pourrait intervenir, faire une intervention aéroportée, venir à la rescousse. Sans être spécialiste: il n'y a aucun réalisme là dedans. Mais la phrase est balancée, dût-elle rajouter au réel, égarer. Ou pimenter la situation. La concision de l'information devient une fin en soi.

Le 8 avril, à propos d'articles du Monde
« Le président élu a lancé, jeudi soir, un appel à la réconciliation après de multiples pressions en ce sens, notamment de la France. » Le journaliste a-t-il oublié que Ouattara avait déjà lancé le même appel, voilà une dizaine de jours au moins, pour le dernier en date ? Mais mieux vaut insinuer qu’il est aux ordres.
Tout ça parce que Ouattara n’a pas parlé assez vite ? Que la France a dit avant ? qu'il a pas été prem's … On est à Question pour un champion ? Si tu n’obéis pas au temps des médias, tu es puni.

Plus loin
« Ouattara a annoncé… Les partisans du président sortant ne l'entendent pas de cette oreille. Pour son conseiller, Toussaint Alain, qui s'exprimait depuis Paris » On met sur le même plan les deux individus pour l’objectivité de l’information ? Mais qui c’est ce Toussaint ? A-t-il seulement contact avec Gbagbo, pour s’exprimer en son nom ? Rien n’est moins sûr.
         
D’accord, le journaliste a peut-être peur de rater le nouveau De Gaulle s’exprimant depuis Londres. (rire) Mais qu’il nous donne le contexte, des clés d’explications, pour qu’on puisse mesurer la valeur de ces paroles. Sans le contexte, informer est désinformer. Et si ce n’était qu’un gars qui s’est mis à l’abri et croit devoir poursuivre les vitupérations dont les gbagboïstes nous abreuvent depuis une décennie ? N’écartons pas cette hypothèse. Proposez-nous la, monsieur le journaliste.

Encore une, toujours dans le Monde

« Alors que des interrogations demeurent sur l'ampleur du massacre de Duékoué perpétré lors de l'offensive des forces pro-Ouattara, des enquêteurs de l'ONU ont découvert plus de cent corps ». Il ne le dit pas, mais tout le monde comprend : ces nouveaux corps sont imputables aux mêmes. Mais rien n’est moins sûr. Peut-être, mais peut-être pas ! Sauf que, à ne rien préciser, on insinue, on suggère une thèse. Et ça change toute la vision des choses.
Je me souviens, moi, que vers le mois de janvier (mais qui s’intéressait encore alors à ce qui se passait en Côte d'Ivoire ? ) que l’ONUCI avait été empêchée de se rendre sur un lieu de charnier. Qu’en début de semaine, on a parlé de charniers découverts par les forces de Ouattara tandis qu'elles progressaient.
Faire son boulot de journaliste : mettre tout cela en perspective, énoncer les hypothèses, nuancer, modaliser. Ca alourdit le texte, alors on raccourcit, dût-on insinuer.
Donner une information brute ne sert à rien si on ne donne pas son sens, sans clés de compréhension. Par exemple ici, l’inanité du soutien de l’Angola à Gbagbo. Ou des paroles de ce M. Toussaint.
Ou plutôt, et plus pervers, l’information s’insère dans un réseau d’interprétations
a priori qui au final ne rend pas compte du réel. Mais cela donne une cohérence au discours, fait ronronner la vulgate convenue.
Dénoncer cette idéologie de l’information.

Et encore une réaction, toujours à chaud, à propos de la partie de l'article de Libé cité au-dessous :

J’attends d’un journaliste qu’il éclaircisse

Or ici, totale confusion. On mélange tout. On insinue. Et je ne suis même pas sûr que ce soit pour nuire de façon partisane. Ce qui aurait le mérite d'être une mauvaise excuse.
Il y a eu Douékoué, qu'il reste à éclaircir, mais où il semble établi que les forces de Ouatttara portent de lourdes responsabilités. Mais à partir de là, faut pas créer la confusion. Et préciser AU MOINS ce qui est attribuable à qui.
Par exemple, les miliciens libériens, c'est pro-Gbagbo. Les assassinats de ressortissants étrangers ouest-africains, c'est aussi les pro-Gagbo qui s'y livraient (depuis 2004 au moins), en tout cas pas les Ouattaristes. Ignorance des pigistes?
Les 100 nouveaux corps trouvés aujourd’hui, si on sait pas à qui les attribuer, faut le dire clairement, dès le début. Pas en milieu d'article, au détour d'une phrase. Surtout quand on titre en gras LES PRO-OUATTARA MONTRES DU DOIGT. Et que par ailleurs on met des guillemets aux "mercenaires libériens" dans le titre précédent.
On attend des journalistes, à ce moment là, qu'ils rappellent qu'en janvier, l'ONUSI avait été empéché par la foule pro-Gabgbo de se rendre dans un faubourg d'Abidjan où on lui avait signalé un charnier. Que les forces de Ouattara en ont signalé d'autres découverts lors de leur progression.
J'attends du journaliste qu'il m'éclaire, qu'il mette en perspective, qu'il donne des clés de compréhension.
Par exemple, je suis allé voir à MILICE sur Wikipedia, § Epuration:
"Les miliciens furent souvent les cibles privilégiées de l'Épuration spontanée ou « épuration sauvage » pratiquée par les FFI au cours des combats de la Libération et immédiatement après le départ des Allemands. De nombreux miliciens furent alors exécutés sommairement, parfois en groupes (pour prendre un cas extrême, 77 sur 97 prisonniers en une seule journée au Grand-Bornand en Haute-Savoie fin août 1944, après un jugement expéditif)."
C'est pas beau. Ca n'a jamais été beau, ce genre de choses. Peu de guerres civiles y échappent. L'Europe en a eu son lot, même assez récemment. C'est l'honneur des nouvelles autorités de l'empêcher. De Gaulle s'est grandi en s'efforçant d'y mettre fin. Que se passe-t-il vraiment en Côte d'Ivoire ? J'ai plusieurs fois appelé à Daloa, pour prendre de ses nouvelles, un ami bété. La peur, mais pas de tuerie. Idem à Bassam, où, selon mon ami, deux de ses cousins miliciens de Blé Goudé sont en ville, circulent (encore ?)librement. Et pas d'informations sur des représailles massives, organisées. Personne n'est innocent dans cette histoire. Mais faut pas jeter de l'huile sur le feu, en semant la confusion.
Et à prendre parti, ne vaudrait-il pas mieux éviter d'envenimer les choses pour la réconciliation à venir ?

L’article de référence : Libération du 8 avril

Des enquêteurs de l'ONU ont découvert plus de 100 corps ces dernières 24 heures dans l'Ouest de la Côte-d'Ivoire, a annoncé vendredi le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, indiquant qu'il semblait s'agir de victimes de violences ethniques.
«Plus de cent corps ont été trouvés ces dernières 24 heures dans trois endroits dans l'Ouest» de la Côte-d'Ivoire, a déclaré un porte-parole du Haut commissariat, Rupert Colville, au cours d'un point de presse.
Il a en outre précisé que ces assassinats semblaient avoir eu des mobiles «ethniques».
Ce sont de «mauvaises nouvelles» pour la Côte-d'Ivoire, a-t-il estimé, tandis que les agences humanitaires de l'ONU ont demandé vendredi l'ouverture de couloirs humanitaires dans le pays pour venir en aide aux victimes qui fuient les violences.

«Mercenaires libériens»

«Il y a eu une escalade ces deux dernières semaines», a relevé M. Colville, avertissant qu'il fallait être «prudent au moment d'assigner des responsabilités».
Ces dernières 24 heures, les enquêteurs de l'ONU ont ainsi trouvé plus de 15 corps dans la ville de Duékoué, où quelque 229 corps avaient déjà été découverts précédemment.
«Certaines des victimes semblent avoir été brûlées vives et certaines personnes semblent avoir été jetées dans un puits», a déclaré M. Rupert.
Par ailleurs, les corps de quarante personnes ont été découverts à l'ouest de Duékoué, à Bloléquin, a rapporté le porte-parole, indiquant que les victimes «semblent avoir été tuées par des mercenaires libériens».
En outre, les enquêteurs ont trouvé plus de soixante corps à Guiglo, selon M. Rupert, précisant que certaines des victimes n'étaient pas des Ivoiriens, mais des ressortissants d'autres pays d'Afrique de l'Ouest.

Les pro-Ouattara pointés du doigt

Les combattants se réclamant d'Alassane Ouattara ont été accusés de crimes et de massacres de grande ampleur au cours de leur rapide progression à partir du nord du pays, selon diverses agences humanitaires.
Face à l'escalade des violences, «le Programme alimentaire mondial et d'autres agences lançons un appel à l'ouverture de corridors humanitaires en Côte-d'Ivoire», explique le PAM dans une note aux médias.

vendredi 1 avril 2011

Les Ivoiriens l’ont fait

Il y a des moments où il ne faut pas bouder son plaisir, et faire la fine bouche.
D'abord, chapeau l'artiste ! De main de maître. La stratégie Ouattara fera date.
Il a rejeté l'affrontement direct, la conflagration qui fait des milliers de victimes, des dégâts considérables, des déchirures irréversibles dans un pays, pour des générations. Il a su, apparemment, tempérer la fougue de ceux qui voulaient le rentre dedans. Rappelons nous certaines déclarations de Soro, en janvier dernier. Il a mis quatre mois ? et alors? Tant pis pour les impatients. Pour les agités de la résolution vite vite. Certes, il y a eu au moins 500 victimes rien qu'à Abidjan pendant ce temps du fait des exactions des partisans de Gbagbo. Hommage à ces victimes ! Au peuple ivoirien de s'en souvenir. Mais combien auraient fait des combats directs, plus tôt, prématurés ?
Richard Banegas (que je salue au passage) disait ce matin sur France Culture que Ouattara avait successivement essayé l'isolement diplomatique et l'étouffement économique et que ça n'avait pas marché. Non ! bien au contraire ! Ca a payé, on le voit aujourd’hui, mais qui a jamais cru que cela suffirait ? Le travail de sape, ça prend du temps, des souffrances en attendant. Il lui faut la durée. Plus le harcèlement dans les quartiers, la mort sélective portée à Abobo contre les gens en uniforme par les forces invisibles. Les miliciens qui paradaient et terrorisaient les civils, tuaient, ne s’entraînaient plus ces derniers jours, me disait-on, ils n’avaient plus le moral. Peur et rumeur pour inciter les populations à quitter la ville, à dégager le terrain. Les tractations, l'isolement des plus irréductibles, la main tendue aux adversaires raisonnables ... Et l'offensive décisive, quand le moment est venu. L’estocade. Qu'il tombe, avait annoncé Ouattara, "comme un fruit pourri."  Du grand art.

Un grand bravo aussi au peuple ivoirien. Il a souffert, il a enduré, il a tenu bon. Et surtout, il a résolu lui-même son problème, sans laisser les autres le faire à sa place.
Ni les Occidentaux. Qu'auraient-ils fait sans casse, concrète et surtout symbolique ? Ni les troupes de l'Union Africaine. Pour quelle offensive? Avec quels dommages? et surtout, que serait-il resté après, économiquement, politiquement? Pas de militaires nigérians dans le pays. Ils l’auraient mis dans quel état ? Remember Liberia. Il faudra rendre grâce à Ouattara d'avoir évité ça.
Il y a eu de grands moments de doute, de découragement, d’angoisse, quand les miliciens passaient la nuit, enlevaient ou tuaient. - Mais vous les Blancs, qu’est-ce que vous faites, nous on meurt. - Courage !
Les Ivoiriens ont pris leur destin en main. Avec sagesse : finalement, n’était l’obstination personnelle du clan Gbagbo et d’une poignée d’irréductibles, l’essentiel de la résolution du conflit aura été politique. Les militaires n’ont plus été payés, ils ont suspendu leur soutien, ne se sont pas battus. Le pays a subi un minimum de dégâts. Il n’y aura que peu à reconstruire. En revanche, la tâche de reconstruction nationale est immense.

Alors les médias n'ont pas aimé. Trop lent, pas visible. Pas en accord avec leur temporalité. J’y ai reconnu une manière bien africaine de traiter un problème, en donnant le temps au temps. Mais que filmer alors ?
Sans non plus les images attendues. La ville s’est vidée d’une grande partie de ses habitants, mais rien à se mettre sous la dent pour les humanitaires : pas d’exode, de théories de gens le long des routes avec leur baluchon. Les populations se sont organisées, ont trouvé des véhicules, sont rentrées au village. Pas de famine non plus à filmer. Ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas dur pour les gens, qu’il n’y a pas pénurie aux villages soudain surpeuplés, mais on y endure, rivé à la radio et à la télévision pour suivre l’évolution de la situation. J’en ai, au téléphone, l’image d’un peuple digne, acteur de son destin. Tant pis pour les médias. Ou plutôt, pourquoi ne peuvent-ils nous rendre compte de cette réalité ? La Côte d’Ivoire avait disparu des écrans, elle n’y est revenue que lorsque la poudre a parlé.
Chez d'autres, leur attitude pincée relèverait-elle du fait que ce qui s’est passé ne rentre pas dans leurs schémas de lecture habituels, ne correspond pas à ce qu’ils avaient prévu ? On ne dit pas que la majorité sortie des urnes, contre toute attente, a su s’imposer à un usurpateur, que cela se fait sans partition du pays comme ils l’évoquaient, sans guerre civile à outrance, tribale, religieuse, comme ils l’annonçaient. Que des Africains l’ont fait. Alors pourquoi, tel le renard, dire que les raisins sont trop verts ?

Bien sûr, je ne suis pas naïf, les écueils sont nombreux, immenses. Tout reste à faire! Mais bravo pour le premier acte.

PS : Au risque de faire preuve de forfanterie, ce scénario était celui que j’avais cru discerner, que j’ai proposé à mes amis au téléphone quand le moral était bas, dont j’ai discuté avec plusieurs, qui a fait l’objet de quelques réactions à des articles ces trois derniers mois. Alors je me permets ce petit auto satisfecit : c’est pas toujours qu’on peut se targuer d’avoir deviné juste.